L’autre jour, j’ai reçu un appel d’une femme qui voulait me parler de ses crises de panique et de son anxiété généralisée.

Elle a une trentaine d’années et vit avec son mari et ses enfants dans une petite ville.

Elle m’a raconté comment l’anxiété et les crises de panique détruisaient sa qualité de vie et que chaque jour se transformait en une véritable bataille !

Elle avait l’habitude de voyager dans le monde entier pour son travail, mais aujourd’hui elle a du mal à franchir le seuil de sa porte de peur d’avoir une crise de panique.

Elle a deux jeunes enfants et ils ont des besoins à satisfaire. Elle doit surmonter cette épreuve pour leur bien. C’est pour cela que nous parlons.

Je lui ai demandé si elle avait parlé de son problème d’angoisse et d’anxiété à quelqu’un d’autre que son mari et son médecin.

Elle m’a expliqué qu’elle en avait parlé à quelques amis, mais qu’en général, elle gardait cela pour elle, de peur que les autres ne commencent à faire des commérages dans son dos.

La honte de ses propres pensées


Je lui ai demandé ce qui la troublait le plus dans son anxiété.

Elle s’est un peu énervée et m’a dit : “Tu ne m’as pas écoutée ? Je ne peux pas quitter ma maison à cause de ça et j’ai des enfants à m’occuper. Qu’est-ce qui pourrait être pire que ça ?”.

Non, j’ai compris”, lui ai-je dit, “mais qu’est-ce qui te perturbe VRAIMENT dans ton anxiété et tes angoisses ?.

Il y a eu un long silence. Puis, après un moment, elle a dit : “Ne pas quitter la maison n’est que la moitié du problème, le reste, je ne pourrais jamais l’admettre à personne, j’en ai trop honte”.

“Essaye donc”, lui ai-je dit, “je suis un étranger pour toi et si tu le souhaites, nous ne nous rencontrerons pas en personne. Tu n’as rien à perdre.”

Ok… alors au fond de moi j’ai peur de perdre la tête . Comme si je perdais le contact avec la réalité. Je ne suis pas présente avec mes enfants parce que je passe mon temps à penser à ce que je pense, si cela a un sens ?”.

“Parfois, j’ai des pensées anxieuses, de nature sexuelle ou violente, si perturbantes que je me choque moi-même”, dit-elle, la voix brisée par l’émotion.

Puis un autre bref silence…

“Des idées aléatoires me viennent à l’esprit, auxquelles seul un détraqué pourrait penser…”.

“Par exemple ?” ai-Je demandé.

“Eh bien, ce matin encore, je donnais à manger à ma petite fille et une pensée violente m’est venue à l’esprit. Cela m’a tellement perturbée que j’ai dû arrêter de la nourrir et m’enfermer dans la salle de bain pendant cinq minutes parce que je tremblais tellement. Je veux dire, quelle sorte de mère pourrait penser une telle chose ?”.

“J’ai tellement honte et peur de moi-même. Je n’agirais jamais sur ces pensées, mais comment ai-je pu y penser en premier lieu ? C’est ce qui m’énerve le plus, j’ai l’impression de n’avoir aucun contrôle là-dessus.”

“Je parie que tu penses que je suis cinglé, non ?”

J'ai Honte de mon Anxiété : Comment Faire ?

L’explication objective que j’ai apporté

“Non, pas du tout”, ai-je dit, “en fait, je pense que tu es parfaitement normale. Tu es une personne normale et saine d’esprit qui souffre d’un esprit trop anxieux mélangé à de l’épuisement et une imagination active . C’est parfaitement normal. Ce n’est pas du tout agréable, mais c’est normal”.

Je lui ai dit que les gens peuvent souvent parler à leur médecin ou à leurs amis proches de leurs crises de panique ou de leur anxiété générale, mais qu’ils admettent rarement les choses qui les dérangent le plus dans leur anxiété.

Ils cachent leur plus grande peur si profondément et souffrent en silence parce qu’ils redoutent le jugement.

Il est normal, par exemple, que ces personnes aient peur de prendre un couteau de cuisine au cas où elles deviendraient folles et poignarderaient quelqu’un.

Ou bien elles sont parfois anxieuses au volant d’une voiture, de peur de faire une embardée incontrôlable dans la circulation.

Ou encore, elles détestent se tenir sur un balcon au cas où elles décideraient soudainement d’en sauter.

Ce que ces personnes ne réalisent pas, c’est que ce qu’elles vivent est beaucoup plus fréquent qu’elles ne le pensent !

Ces pensées intrusives sont alimentées par un cocktail d’anxiété élevée, d’épuisement et d’imagination dans les cas les plus extrêmes, “hyperactive“.

Beaucoup de gens en souffrent (même des personnes que vous connaissez) mais ils ne l’admettent jamais. Ce type de pensées s’accompagne d’un sentiment de honte profonde d’avoir de telles pensées en premier lieu.

Pour mettre fin à votre honte, vous devez la démasquer

Vous devez d’abord l’admettre clairement à vous-même. Vous devez être clair dans votre propre esprit sur ce que vous ne pourrez jamais admettre à un autre.

Ensuite, la guérison peut avoir lieu.

Si cela s’applique à vous et à votre anxiété, postez un message anonyme (ou avec votre prénom) dans les commentaires ci-dessous.

Lorsque vous commencez à démasquer cette honte, elle perd de son pouvoir sur vous et comme par magie, les pensée auparavant honteuses disparaîtront.

En définitif…

En publiant votre histoire, vous aiderez également les autres à s’ouvrir à leur propre histoire. Pour vaincre l’anxiété, le stress et l’angoisse, il faut apprendre à normaliser ce qui semble totalement anormal.

Lorsque vous normalisez vos symptômes, vous diminuez votre résistance à ceux-ci, ce qui libère la tension intérieure que vous ressentez à leurs égards.

Si vous ne voulez pas en parler, écrivez-la au moins sur papier quelque part et exposez-la à la lumière du jour.

Démasquez-la maintenant pour pouvoir la laisser partir plus tard.

à très bientôt,

Henri Hélias

Pin It on Pinterest

Partager

N'hésitez pas à partager avec vos amis !